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jeudi 22 février 2024

 

Marché Financier et Gestion de Portefeuille
FC4
Année académique 2016/2017
Plan du cours
Chapitre I : Rôle, structure et organisation générale des marchés financiers
Chapitre II : Les marchés d’actions
Chapitre III : Les marchés d’obligations
Chapitre IV : L’examen du cas particulier des marchés émergents
Chapitre V : La sélection d’un portefeuille d’actions : le modèle de MARKOWITZ
Chapitre VI : La sélection et la gestion d’un portefeuille obligataire


CHAPITREI
:
 
ROLE, STRUCTURE ET ORGANISATION GENERALE DES MARCHES FINANCIERS.
I.La distinction marchés des capitaux, marchées monétaires, marchés du crédit et marchés financiers.
Cette distinction est nécessaire si on veut cerner le contenu de l’expression marché financier.

Le marché des capitaux peut être appréhendé de deux façons :

C’est ainsi que certains auteurs définissent le marché des capitaux comme étant exclusivement le marché des fonds prêtables à long terme.
On peut aussi définir le marché des capitaux de façon générique comme étant le marché de l’ensemble des fonds prêtables aussi bien à court, à moyen et à long terme. C’est cette deuxième acception que nous allons retenir dans le cadre de ce cours et à cet égard que nous pouvons dire que le marché des capitaux est une expression englobante qui regroupe le marché monétaire, le marché du crédit et le marché financier.

Chap1
On peut définir le marché monétaire stricto sensu comme étant le marché interbancaire c-à-dire le marché sur lequel les banques à excédent de trésorerie placent sur des périodes très courtes pouvant aller de 01 Jour à 03 mois ses excédents de trésorerie auprès des banques qui se trouvent en situation de déficit de trésorerie. Cette acception du marché monétaire est celle qui s’applique au marché monétaire de la CEMAC.
On peut cependant noter que dans les économies développées avec les politiques de dérèglementation, le périmètre du marché monétaire s’est élargi et c’est ainsi que dans le cas de la France, l’Etat, les grandes banques et certaines grandes entreprises ont l’opportunité de lever les fonds sur ce marché sur des périodes relativement longues.

Chap1
TAF N°01 : Chercher via le moteur de recherche Google l’organisation du marché monétaire de la CEMAC ainsi que celle du marché monétaire français.
Le marché du crédit quant à lui est le marché des fonds prêtables qui se circonscrit au système bancaire. Les fonds prêtables peuvent être des crédits à court terme destiné à financer des Fonds de Roulements (FR) des entreprises ou des crédits à long et moyen terme destinés à financer les investissements des entreprises.
Dans une économie où le secteur bancaire occupe une place prépondérante dans le financement de l’économie, on dit qu’on est dans une économie d’endettement ou économie d’intermédiation financière.
On peut considérer que le Cameroun du fait du rôle négligeable que les marchés financiers jouent dans le financement de l’économie nationale reste une économie d’endettement.

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Dans une économie d’intermédiation financière, les agents économiques à besoin de financement (les entreprises, l’Etat et les collectivités décentralisées) ne sont pas en relation directe avec les agents économiques à capacité de financement (les ménages, les investisseurs institutionnels (société d’assurances, les fonds de pension, CNPS, caisses d’assurances maladie…). Ces derniers étant obligés de placer leur épargne auprès du système bancaire qui peut soit décider d’octroyer les crédits aux agents économiques à besoin de financement, soit refuser de les financer si le risque du crédit apparaît élevé.
Dans la zone CEMAC, du fait de lever leur frilosité en matière de risques les banques rechignent  généralement lorsqu’il s’agit d’accorder des prêts à long et à moyen terme aux entreprises et préfèrent financer uniquement le besoin de fonds de roulement de celle-ci. La conséquence d’un tel comportement est que dans la zone, les crédits à CT représentent entre 75 et 80% de l’encours de crédit total de banque.

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C’est l’une des raisons pour lesquelles les autorités administratives ont pensé à un moment que la création d’un marché financier permettrait une meilleure orientation de l’épargne vers le secteur productif. On ainsi assisté dans la sous-région CEMAC à la création successive de la Douala Stock Exchange (DSX) et de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale BVMAC à Libreville au Gabon.
Lorsqu’on est dans une économie où les marchés financiers jouent un rôle non négligeable dans le financement de l’économie nationale, on est en économie de marché financier par opposition à une économie d’intermédiation financière ou d’endettement.
Dans une économie de marché financier, les agents économiques à besoin de financement (AEBF) sont en relation directe avec les agents économiques à capacité de financement (AECF) pour obtenir des ressources de financement.
De façon schématique, la distinction entre économie d’endettement (ED) et économie de marché financier (EMF) peut se présenter ainsi qu’il suit :

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On peut noter que le marché financier est exclusivement un marché de fonds prêtables à long terme contrairement au marché de crédit.
 
I.Les différents compartiments des marchés financiers.
Généralement quand on parle de marché financier, l’individu ordinaire à tendance à faire une assimilation entre marché financier (MF) et bourse de valeur mobilière (BVM). Une telle assimilation apparaît comme restrictive dans la mesure où la bourse des valeurs mobilières correspond à un seul compartiment du marché financier à savoir le compartiment au comptant.
Les opérations au comptant sont celles donc le dénouement (règlement et livraison) se fait dans un délai très court ne dépassant pas généralement pas 08 Jours.
En fait, il existe un second compartiment des marchés financiers consacré à toutes les opérations qui sont programmées ou différées dans un futur plus ou moins éloigné, on parle des opération à terme.

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A.Les marchés au comptant
Sur les marchés au comptant, on retrouve ce qu’on appelle les actifs de base dont les deux principaux sont les actions et les obligations.
Les actions sont ce qu’on appelle des titres de capitalisation lorsqu’on se situe du point de vue de l’entreprise et prennent le non de titres de copropriété lorsqu’on se situe du point de vue de l’investisseur.
Les obligations qu’en elles sont des titres de dettes du point de vue de l’entreprise ou des titres de créances lorsqu’on se situe du point de vue de l’investisseur.

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A.Les marchés à terme
Sur le marché au comptant, toutes les opérations différées dans le temps sont éliminées. Il est évident que ceci élimine une grande majorité des opérations que l’on retrouve dans la réalité puisque toutes décisions supposent des prévisions et dont une programmation des actions dans le temps.
Les opérations différées font l’objet d’un contrat qui prend le nom de contrat à terme.
Ces contrats peuvent être à terme fermes que l’on retrouve sur les marchés à terme ferme ou des contrats à terme conditionnel que l’on retrouve sur les marchés à terme conditionnel.

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1)Les marchés à terme ferme
Sur les marchés à terme ferme, on retrouve comme nous l’avons déjà dit les contrats à terme ferme. Un contrat à terme ferme est un contrat à travers lequel le vendeur à terme s’oblige à livrer l’actif l’objet du contrat et à en percevoir le prix contractuel. De la même façon, l’acheteur a terme s’oblige à travers un contrat terme ferme à prendre livraison de l’actif objet du contrat et à payer au vendeur le prix contractuel.
Les contrats à terme ferme sont de deux catégories :

      * Les Contrats à terme gré à gré (Forward contracts) ;

      * Les contrats à terme standardisé.

Un contrat à terme Forward est un contrat de gré à gré c.-à-d. un contrat qui est passé entre deux opérateurs au regard des besoins spécifiques de la partie qui souhaite se couvrir contre le risque de prix. Sur le plan juridique, on parle du contrat intuitu personae. Le vendeur à terme est en position courte et l’acheteur est en position longue.

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Le contrat à terme est le fait de fixer le prix de la mise qui sera payer plus tard dans le temps plus livraison (si le règlement et livraison diffèrent).
A titre d’exemple, le producteur de cacao de TONGA peut par exemple passer un contrat relatif à la livraison à un chocolatier Suisse de 1000 Tonnes pour 100 000 Kg de Cacao au mois de juin 2012 au prix de 1200 Frs le Kg. Un tel contrat permet au producteur de TONGA de se protéger contre l’éventualité que le prix de cacao passe de 1000 Frs au mois de Juin.
Sur le marché, il existe un certain nombre de contrats qui permet à un emprunteur (Prêteur) à terme de se protéger contre une évolution adverse du taux d’intérêt dans le futur ou de se protéger contre le risque de change pour un opérateur qui dispose d’une dette ou créance libellé en monnaies étrangères.
Les contrats de gré à gré destinés à gérer le risque du taux d’intérêt (contrat à terme ferme) sont de deux types à savoir :

      * Les contrats de Forward Rate Agreement (FRA) ;

      * Les contrats de SWAP de taux d’intérêt

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Les contrats de FRA sont la version moderne élaborés d’un ancien contrat auquel on donnait le nom de Forward Forward ou terme à terme. Avec un contrat de Forward Forward passé entre une banque et un emprunteur, l’emprunteur va garantir aujourd’hui le taux d’intérêt qu’il payera dans le cadre d’un emprunt par exemple dans 3 mois pour 6 mois.

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Dans l’exemple ci-dessus, à la date de règlement c.-à-d. dans 03 mois, si le taux garanti a été fixé à 10% et que le taux au jour le jour est de 12.5%, le banquier ne ferait payer que 10% à l’emprunteur.
Le Forward Forward présentait un inconvénient car à la date de règlement, le prêteur était obligé de verser le montant objet du contrat. Une telle obligation éliminait ipso facto toute velléité de spéculation or les praticiens du marché ou les théoriciens savent qu’un marché financier ne peut fonctionner de façon satisfaisante en l’absence de tout élément spéculatif.
Le FRA a permis de tenir compte des inconvénients associés au Forward Forward, c’est ainsi que dans un contrat de FRA, le notionnel (Conceptuel) c.-à-d. le montant de base au calcul des intérêts ne sera pas versé par la banque à l’emprunteur.

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Le SWAP du taux d’intérêt permet à deux personnes de modifier la nature de leur emprunt en procédant à un échange des caractéristiques des emprunts respectifs.

 

A titre d’illustration : un opérateur qui a emprunté à taux fixe sur le marché obligataire va procéder à un swap avec un autre opérateur qui a emprunté à taux variable sur le marché monétaire.
Au final, l’emprunteur à taux fixe va payer les intérêts à taux variable alors que l’emprunteur à taux variable va payer des intérêts à taux fixe.
Le schéma se présente comme suit :

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Les contrats de gré à gré présentent un inconvénient majeur qui à trait à ce qu’on appelle le risque de contrepartie. On parle de risque de contrepartie  lorsque l’une des parties au contrat peut faire défaut. C’est en particulier pour tenir compte de ces inconvénients que l’on est passé à des contrats futures qui sont des contrats standardisés que l’on retrouve sur les marchés à termes organisés (Futures markets).
Les contrats à termes standardisés ne sont pas destinés à résoudre les problèmes de risque d’un particulier et  se distinguent des contrats Forward par leur négociabilité. C’est pour cela que ces contrats font l’objet des transactions sur les futures. La différence principale entre les marchés à termes gré à gré et les marchés à termes organisées est que sur ce marché on retrouve un organisme public qui prend le nom de Chambre de Compensation (CC) ou Clearing House et dont le rôle est non seulement les contrats côtés mais aussi de garantir la bonne fin des opérations éliminant par la même le risque de contrepartie. Schématiquement, la différence entre un marché future et un marché forward est la suivante :

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Sur les marchés Futures, on va trouver une multitude de contrats sur les commodités et sur les instruments financiers.
Exemple de commodités des contrats futures : Café, Cacao, blé, sucre blanc, sucre roux, pomme de terre, bétail sur pied, le pétrole brut, le zinc, le maïs, carcasse de porc, etc…

Exemple de futures d’instruments financiers : Future de taux d’intérêt, future d’indice boursier, future de devises.

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1)Les contrats à termes conditionnel

Il s’agit des contrats de type optionnel. L’achat d’une option donne à son propriétaire le droit d’acheter ou de vendre l’actif de base. Les contrats d’option prennent aussi le nom de produits dérivés dans la mesure où ces contrats sont montés sur la base d’actifs existant qui prennent le nom de sous-jacents.
Les contrats d’option sont une solution à l’une des limites des contrats futures et forward en ce sens que ces deux types de contrats étant des contrats à terme ferme, les parties au contrat sont obligés de s’exécuter à l’échéance. En d’autres termes, le vendeur est obligé de livrer l’actif de base à terme échu et d’en encaisser
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le prix contractuel alors que l’acheteur est obligé de prendre livraison à terme échu de l’actif de base et à payer le prix contractuel.
Avec les contrats d’option, cette obligation disparait dans la mesure où contre paiement d’une prime à son vis-à-vis, l’opération peut ne pas s’exécuter à terme échu lorsqu’il estime que les conditions ne lui sont pas favorables. On peut avoir des contrats d’option de gré à gré mais aussi des contrats d’option dits négociables.

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I.Les intervenants sur les marchés financiers

 

Perçu sur l’angle d’une pyramide hiérarchique, le marché financier peut se présenter de la façon suivante :
Au sommet de la hiérarchie, on va retrouver l’autorité de contrôle qui joue un rôle de gendarme sur le marché financier.
Aux USA, on retrouve la Security Exchange Commission (SEC) sur les bourses de valeurs mobilières, la Commodité Futures Trading Commission (CFTC) sur les marchés à terme et d'options négociables; en France, on retrouve l’AMF (Autorité des Marché Financiers), au Cameroun, on a la Commission des Marchés Financiers (CMF); au niveau du marché financier de l’UMOA, on retrouve la Conseil Régional de Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF); sur le marché financier de la CEMAC, on a la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF). Trois rôles principaux sont assignés à l’autorité de contrôle :

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-Donner son agrément aux entreprises de marchés (Bourses des Valeurs Mobilières), aux Prestataires de Services d’Investissements (PSI) et aux organismes de Placements collectifs en valeur mobilières.
-Veiller aux respects de principes d’égalité de tous les investisseurs en traquant et en engageant des poursuites contre les opérateurs convaincus de délit d’initié

On parle de délit d’initié lorsqu’un chef d’entreprise ou le responsable d’un organisme émetteur utilise des informations non connues du public (Informations privilégiées) pour réaliser des opérations « Profitables » sur les actions propres de l’entreprise ou les titre propres de l’organisme concerné.

-Veiller à ce que les émetteurs ne mettent pas sur le marché des informations fallacieuses dans le but d’induire les investisseurs en erreur. C’est à cet égard que la CMF a par exemple agrée les Experts Comptables qui doivent auditer les comptes des entreprises émettrices pour produire des rapports contradictoires.

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En dessous de l’autorité de contrôle on va retrouver ce qu’on appelle l’entreprise de marché plus connu sous l’expression de bourse de valeurs mobilières ou de bourse de marchandises.

Le rôle de l’entreprise de marché porte sur les deux points principaux suivant :

-Etudier les demandes d’introduction en bourse des entreprises et les accepter à l’une des côtes si elles remplissent les conditions requises ;
-Procéder à la cotation des titres c.-à-d. à la détermination des jours de bourses, du prix à payer pour les titres déjà acceptés à l’avance.

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