Nombre de vues

jeudi 22 février 2024

 

uGESTION FINANCIÈRE INTERNATIONALE
uMaster Professionnel II - FINANCE/ FI 501
uPar Joël Franck LAMBOU TCHINDA
uMaster of Science en Sciences de Gestion_Management-Finance
uChercheur en Sciences de Gestion-Finance
uChamps de recherche: Performance des introductions en bourse
uPlan du cours
uIntroduction Générale
uTitre 1: Organisation et fonctionnement du marché de change
uTitre 2: Formation des taux de change
uTitre 3: Le risque de change et de taux d’intérêt
uTitre 4: Le financement des exportations
uTitre 5: Les places financières internationales
uIntroduction
uLe commerce international connait de nos jours un essor sans cesse grandissant.
uCeci s’explique par plusieurs raisons notamment:
uLa mondialisation des économies
uLe libre échange
uL’internationalisation des entreprises
uLa signature des accords de partenariat économique entre les pays africains et l’UE.
uLes observations suivantes illustres amplement certaines de ces remarques
uIntroduction
uLes exportations mondiales ont fortement augmenté, comme le montre la figure suivante
u

u
uLa moyenne annuelle des exportations des biens et services était de 3 564 milliards de dollars sur la période 1984-1993.
uEn 2006, ce montant était de 11 982 milliards de dollars. En pourcentage du PIB, les exportations mondiales représentent plus de 23 % de la production mondiale ; ce qui signifie que plus d’un bien sur cinq produits est destiné à l’étranger.
uIl en est de même pour les activités internationales des entreprises, que nous pouvons  analyser à travers les investissements directs à l’étranger, c’est-à-dire les implantations des entreprises à l’étranger. Elles se traduisent souvent par des fusions et des acquisitions.
uLa figure ci-après permet d’avoir une idée de la croissance de ces implantations à l’échelle mondial.
uLes investissements directs à l’étranger sont passés d’un montant de 87 milliards de dollars en 1987 à un montant de 1 306 milliards en 2006, avec un pic de 1 410 milliards de dollars en 2000.
u
u
u
uIntroduction
uC’est fort de tout cela que s’impose davantage la nécessité d’intégrer la dimension internationale dans la perspective de gestion financière de l’entreprise. Il est donc important de comprendre:
uL’organisation et le fonctionnement du marché de change
uLa gestion du risque de change
uLa formation des taux de change
uGestion du risque de change et de taux d’intérêt
uLe financement des exportations
uLes places financières internationales
u
uTitre 1 : Organisation  et fonctionnement du marché de changes
Introduction


uLe marché des changes est la première manifestation concrète de la réalité internationale.
uToute entreprise qui exporte et importe, tout individu qui se déplace à l’étranger, tout agent économique qui prête ou emprunte en devises, se heurte immédiatement à un problème de change.
uLe marché de change est le lieu de rencontre entre les offres et demandes de monnaie nationale contre des devises.
uCe marché ne correspond pas à un lieu géographique précis, mais à un réseau qui relie les banques entre elles.
uCelles-ci opèrent pour le compte de leurs clients (entreprises, particuliers) ou leur propre compte.

u
u
uLes banques centrales y interviennent également pour exécuter les ordres de leurs clients (Trésor public, grandes entreprises) ou dans le cadre de la politique monétaire.
uLe change peut être manuel ou scriptural
uLe change manuel renvoie à la confrontation des offres et des demandes de billets de banque ou de chèques de voyage et concerne surtout les touristes et hommes d’affaires pour leur séjour à l’étranger
uLe change scriptural se fait par transactions effectuées par virement de compte à compte entre des banques étrangères.
uLe marché de change obéit à une organisation et un fonctionnement propre qui expose les acteurs au risque dit de change auquel il faut faire face.
uNB. Le change consiste à changer la monnaie d’un pays donné contre celle d’un autre pays
uI-Fonctionnement du marché de change
uLe marché de change est:
uUn lieu abstrait (informatique) où se concentre l’ensemble des offres et des demandes de devises;
uUne interconnexion électronique de tables d’arbitrage (endroit où les cambistes travaillent dans une banque) à travers le monde, faisant appel aux providers (télécommunications) et autres agences spécialisées(agence de liquidation des opérations);
uUn endroit virtuel composé par ce réseau d’ordinateurs spécialisés et interconnectés mondialement.
uL’interconnexion est assurée par Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications), société sise à Bruxelles, qui assure la liquidation des opérations de change internationales.
u

u
uLa Swift propose ainsi un langage informatique universel, sorte de carrefour entre l’informatique et les télécommunications représentant le canal de tous les paiements
uElle gère les virements de change de ses institutions financières adhérentes.
uAinsi, toutes les banques agissant sur le marché de change ont un compte auprès de la Swift et lui communiquent leurs opérations, et celle-ci les comptabilise sur leurs comptes respectifs (les devises ne sortent pas de leur pays d’origine).
uLes mouvements de capitaux ne sont donc que des données informatiques se modifiant automatiquement selon les ordres d’achat et de vente des opérateurs
uLe marché de change est en un mot, un réseau mondial interconnectant des salles de marché situés à différents lieux du globe
u
u
u1.1-Un réseau mondial
uLes opérations de change se déroulent en mode quasi-continu 24h/24 5jours/7
u Ainsi, les banques de la côte ouest des États-Unis travaillent jusqu’à 23 heures (heures de Paris).
uÀ minuit, Wellington et Sydney prennent le relais, puis Tokyo, Hong-Kong et Singapour pour l’Est asiatique. Ces places financières permettent de liquider les « queues de position »
uEnsuite, ce sont les places du Moyen-Orient (Bahrein…), et à 8 h 30, le marché devient européen
uVers 18 heures, Wall Street ouvre et prolonge ses opérations jusqu’à 23 heures.
uL’utilisation des grands réseaux de transmission de l’information (Swift, Reuter, Telerate…) donne son unité à ce réseau et permet son fonctionnement en temps réel.
u1.2-Les salles de marché
uC’est le lieu qui regroupe différents services spécialisés permettant aux banques d’intervenir sur les marchés des capitaux internationaux.
uCe lieu s’appelle aussi : Dealing Room, trésorerie/change ou encore direction des marchés
uCette salle est subdivisée en deux compartiments: le front office et la back office
uLe front office (partie visible de la salle de marché) est le lieu où les cambistes sont regroupés par activité, travaillent et concluent des contrats en direct; c’est très souvent une vitrine de la banque.
uIl doit donc être à la pointe à la pointe de la technologie, tant en ce qui concerne les communications, que la gestion des flux d’information, ou encore les différents systèmes informatiques
uOn y trouves les cambistes de marché (traders) et les cambistes clientèle (sales ou dealers)
u
u
u
u
uLes traders sont parfois spécialisés par type de marché d’une part, notamment : comptant, terme, trésorerie, option, swaps de taux, FRA
uEt par type d’échéance d’autre part : court, moyen et long terme
uLe rôle des dealers est de développer la vente de produits et/ou de stratégies auprès de la clientèle de la banque
uLe back office est le secteur administratif de la salle des marché.
uC’est le lieu d’exécution administrative des ordres (portage, règlement, vérification)
uC’est aussi le lieu où l’étude des risques et le contrôle de gestion sont effectués
uLes paiements peuvent être de type clientèle (en compte) ou de type interbancaire (Swift, Target).
uOn y comptabilise les opérations et, dans bon nombre d’établissements, on y détermine les différentes positions (change et trésorerie).
uOn distingue généralement trois missions au back office:
u
u
u
u
u
uLe traitement administratif des opérations de change : leur transfert et l’annonce aux services comptables des mouvements de fonds qui en résultent
ula définition et la limitation des risques encourus par les opérateurs de la salle de marché
ula gestion des relations humaines ; cette mission comporte deux volets : la gestion interne à l’établissement et notamment les relations parfois difficiles avec le front office, et la gestion des relations externes avec les partenaires de la banque
u
u
u
u
u
uII-Organisation du marché de change
uLes transactions sont faites à deux niveaux.
uLe premier niveau est, celui du gros (wholesale market) Il s’agit d’un marché strictement interbancaire où se retrouvent uniquement les très grandes banques internationales traitant entre elles et avec les banques centrales (lorsque ces dernières interviennent sur le marché), directement ou par l’intermédiaire de courtiers
uSur ce marché, les banques actives remplissent une fonction de dealer ou de market maker.
uPour ce faire, elles sont en permanence présentes sur le marché par l’intermédiaire de leurs cambistes, et sont en mesure d’offrir à tout instant un cours acheteur (ask) et un cours vendeur (bid) sur un grand nombre de devises.
u
u
u
u
u

u
uA côté de ces grandes institutions financières internationales, interviennent des banques de moindre importance qui sont très actives, mais n’assurent pas toujours et en permanence un rôle de teneur de marché.
uLe second niveau est, celui du marché de détail (retail market) est le lieu des transactions entre les banques et leurs clients, et plus particulièrement les relations entre les banques et les corporates.
uAu niveau des établissements financiers, ces relations sont assurées par des cambistes clientèle.
uNB. Coporate : ce sont des comptes des services ou des membre du personnel de la société mère lorsque celle-ci est dotée d’une ou plusieurs filiales
u
u
u
u
u
u2.1-Composantes du marché de change
uLes opérations du marché de change relèvent soit du marché de change proprement dit où se traitent les opérations au comptant et à terme (achat-vente de devises) ou du marché des produits dérivés (options, swaps de devises et futures)
uLe marché au comptant : le marché des changes interbancaire est un marché décentralisé. Les transactions entre les participants se font par téléphone.
uC’est donc un marché de gré à gré (OTC – Over The Counter) non localisé, fonctionnant en continu 24 heures sur 24.
uSur ce marché, le dollar américain (USD) est la monnaie de référence. Toutes les monnaies sont traitées contre le dollar. Les cotations des autres monnaies entre elles s’effectuent en utilisant le dollar US comme devise pivot.
u
u
u
u
u
uLes parités entre monnaies tierces sont donc fabriquées, et dites « croisées », par l’intermédiaire du dollar.
uSur le marché au comptant (spot), les achats et les ventes doivent être livrés au plus tard deux jours ouvrables (48 heures) après la date de conclusion du contrat.
uLes banques qui effectuent des règlements internationaux le font par des dépôts en comptes dans les livres de leurs correspondants bancaires : les principaux volumes de transactions bancaires revêtent, de ce fait, une forme scripturale ; il n’y a quasiment jamais de sortie réelle de devise.
uLe marché du dépôt : c’est le marché sur lequel se traitent des opérations de trésorerie en devises sous forme d’emprunts et de prêts.
u Ce marché est organisé selon des règles très précises quant aux taux, aux durées et aux calculs d’intérêt.

u
uLe marché à terme : le marché à terme stricto sensu n’existe pas.
uEn effet, il n’y a pas de marché de devises à terme, mais simplement un mécanisme de couverture du risque de change consistant à fixer immédiatement le cours auquel s’échangeront ultérieurement des avoirs en compte entre les opérateurs.
uPar rapport au marché au comptant, au lieu d’avoir à livrer les devises sous deux jours ouvrables, l’échéance de la livraison sera ici fixée à un, trois, six mois, voire même à une durée de plusieurs années.
uSeules y sont traitées les grandes devises, d’où le fait que les devises moins utilisées ou plus « exotiques » n’auront pas de marché à terme et qu’on devra utiliser, si l’on veut se couvrir, des devises mieux établies.
uLes cours ne font pas l’objet de cotation officielle, mais néanmoins, on publie à titre indicatif dans la presse spécialisée des taux de report et de déport (une devise cote un report contre la monnaie domestique lorsque son cours à terme est plus élevé que son cours au comptant ; la monnaie domestique est alors en déport).
u
uLe marché des changes à terme est un marché où les devises s’échangent pour un montant fixé et à un cours déterminé immédiatement, mais pour une livraison à une date future et prédéterminée (options sur devises).
uCe marché peut être utile pour un exportateur qui va recevoir des devises à une échéance donnée et qui souhaite dès maintenant figer le cours de change de son exportation afin de garantir le produit de ses ventes en devises nationales.
uOn peut bien évidemment appliquer le même raisonnement à un importateur qui veut fixer d’avance le coût de son approvisionnement. On trouve des contrats de swaps (d’échanges) de devises. ceux-ci constituent un engagement d’acheter (ou de vendre) au comptant un montant de devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même montant de devises.
uLes contrats à terme et les swaps de devises constituent avec les options des instruments de protection contre le risque de change.
u
u
u2.2-Les acteurs du marché
uPlusieurs acteurs interviennent de manière plus ou moins importante sur le marché des changes :
uLes banques commerciales et banques d’investissement
uLes courtiers (brokers)
uLes entreprises
uLa banque centrale
uLes investisseurs institutionnels
uLa clientèle privée
u
u
u(a)-Les banques commerciales et les banques d’investissement Les institutions financières (banques, filiales financières de groupes industriels…) sont les plus importants opérateurs.
uLes banques prennent en charge les opérations de change pour leur propre compte ou celui de leurs clients.
uPour faciliter leurs opérations, elles ont des dépôts auprès d’institutions financières étrangères qui jouent le rôle de correspondants
uLe profit des banques sur le marché des changes a deux origines : la première est commerciale, la seconde est spéculative
u
u
u
uLe profit commercial s’explique par la différence entre les cours sur le marché interbancaire : celui auquel la banque achète des devises et celui auquel elle les vend.
uA cette différence, le cambiste ajoute une marge supplémentaire lorsqu’il négocie avec un client commercial.
uLa réduction du profit commercial explique que les banques sont conduites à prendre des positions spéculatives sur le marché dans l’anticipation d’une variation du taux de change.
uLes banques se trouvent souvent en position de change. En entreprenant de telles opérations, elles prennent en effet en charge le risque de change dont se débarrassent les exportateurs et les importateurs.
uElles jouent ainsi le rôle de contrepartie (market maker) et apportent de la liquidité au marché, ce qui est fort utile lorsque la grande majorité de leurs clients commerciaux sont soit acheteurs, soit vendeurs de devises.
uLes opérations de spéculation prises par les cambistes sont encadrées par les limites imposées par la direction générale de la banque.
u
u
u
u(b)-Les courtiers (brokers)
uLes courtiers permettent un rapprochement des prix d’offre et de demande sur une devise, surtout lorsque les cambistes ne veulent pas intervenir directement sur le marché
uC’est notamment le cas lorsqu’une banque veut préserver son anonymat dans une consultation. Les maisons de courtage sont d’origines très diverses.
uLes cambistes sont en liaison permanente avec plusieurs courtiers qui ont, de plus, le rôle de rassembler les cotations des banques avec qui ils travaillent et d’annoncer régulièrement à ces banques la meilleure fourchette – la plus étroite – de prix une devise donnée
uIls fonctionnent en « téléphone ouvert », de manière à ce que l’information soit diffusée au fur et à mesure que la journée s’écoule.

u
u
u
uLeur rôle est essentiel, car ils permettent d’élargir notablement les contreparties trouvées par les intervenants directs du marché dans la mesure où ils ne communiquent le nom des contreparties qu’au moment où celles-ci acceptent la transaction.
uIls sont rémunérés sur la base de commissions
u(c)-Les entreprises
uLe motif principal des entreprises est lié au commerce extérieur et à leur stratégie en matière de placements de capitaux à l’étranger, qu’il s’agisse d’investissements directs ou de portefeuille, de prêts, d’emprunts
uD’ailleurs, l’activité de change traditionnelle a pour origine la diversité des monnaies de facturation des importations et des exportations de biens et services, et celle des devises dans lesquelles sont réalisées les opérations financières internationales
u
u
u(d)-La banque centrale
uLa Banque centrale intervient sur le marché des changes afin de satisfaire les ordres de sa clientèle (Trésor, banques centrales étrangères…) d’une part, et de contrôler et/ou défendre la valeur de sa monnaie d’autre part.
u(e)-Les investisseurs institutionnels
uLes investisseurs institutionnels sont les plus importants participants non bancaires du marché des changes.
uCet ensemble regroupe plusieurs catégories d’opérateurs : les fonds de pension, les caisses de retraite, les sociétés d’assurance, les fonds gérés pour le compte de tiers, les fonds d’investissement (mutual funds américains, Sicav et fonds communs de placement français, unit trust britanniques, et hedge funds) et les départements des banques commerciales chargés de la gestion de fortune de leur clientèle privée (bank trust departments)
u
u(f)-La clientèle privée
uLa clientèle privée n’intervient pas directement sur le marché des changes.
uElle procède à des achats et à des ventes de devises en s’adressant aux banques qui ont une activité de teneur de marché, ou en utilisant les services de courtiers.
uLa clientèle privée regroupe trois catégories d’opérateurs : les particuliers, dont l’influence est marginale, les entreprises industrielles et commerciales, souvent dénommées sociétés non financières (corporate), et les institutions financières qui n’ont pas une présence permanente sur le marché des changes ou qui ne disposent pas des fonds propres requis pour participer directement à ce marché.
u
u
uCes opérateurs interviennent sur le marché des changes pour satisfaire des besoins en devises induits par des opérations commerciales (exportations et importations) ou des opérations financières internationales (prêts et emprunts en devises).
uIls interviennent également sur le marché des changes pour des motifs de spéculation.
u
u

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

  Stade Morivana : Stade d'entrainement de Leopard de Douala