uGESTION
FINANCIÈRE INTERNATIONALE
uMaster Professionnel II - FINANCE/ FI 501
uPar Joël Franck LAMBOU TCHINDA
uMaster of Science en Sciences de Gestion_Management-Finance
uChercheur en Sciences de Gestion-Finance
uChamps de recherche: Performance des introductions en
bourse
uPlan du cours
uIntroduction
Générale
uTitre 1:
Organisation et fonctionnement du marché de change
uTitre 2:
Formation des taux de change
uTitre 3: Le
risque de change et de taux d’intérêt
uTitre 4: Le
financement des exportations
uTitre 5: Les places
financières internationales
uIntroduction
uLe commerce
international connait de nos jours un essor sans cesse grandissant.
uCeci
s’explique par plusieurs raisons notamment:
uLa
mondialisation des économies
uLe libre
échange
uL’internationalisation
des entreprises
uLa signature
des accords de partenariat économique entre les pays africains et l’UE.
uLes
observations suivantes illustres amplement certaines de ces remarques
uIntroduction
uLes
exportations mondiales ont fortement augmenté, comme le montre la figure
suivante
u
u
uLa moyenne
annuelle des exportations des biens et services était de 3 564 milliards de
dollars sur la période 1984-1993.
uEn 2006, ce
montant était de 11 982 milliards de dollars. En pourcentage du PIB, les
exportations mondiales représentent plus de 23 % de la production mondiale ; ce
qui signifie que plus d’un bien sur cinq produits est destiné à l’étranger.
uIl en est de
même pour les activités internationales des entreprises, que nous pouvons analyser à travers les investissements
directs à l’étranger, c’est-à-dire les implantations des entreprises à
l’étranger. Elles se traduisent souvent par des fusions et des acquisitions.
uLa figure
ci-après permet d’avoir une idée de la croissance de ces implantations à
l’échelle mondial.
uLes
investissements directs à l’étranger sont passés d’un montant de 87 milliards
de dollars en 1987 à un montant de 1 306 milliards en 2006, avec un pic de 1
410 milliards de dollars en 2000.
u
u
u
uIntroduction
uC’est fort de
tout cela que s’impose davantage la nécessité d’intégrer la dimension
internationale dans la perspective de gestion financière de l’entreprise. Il
est donc important de comprendre:
uL’organisation
et le fonctionnement du marché de change
uLa gestion du
risque de change
uLa formation
des taux de change
uGestion du
risque de change et de
taux d’intérêt
uLe financement
des exportations
uLes places financières internationales
u
uTitre 1 :
Organisation et fonctionnement du marché
de changes
Introduction
Introduction
uLe marché des
changes est la première manifestation concrète de la réalité internationale.
uToute
entreprise qui exporte et importe, tout individu qui se déplace à l’étranger,
tout agent économique qui prête ou emprunte en devises, se heurte immédiatement
à un problème de change.
uLe marché de
change est le lieu de rencontre entre les offres et demandes de monnaie
nationale contre des devises.
uCe marché ne
correspond pas à un lieu géographique précis, mais à un réseau qui relie les
banques entre elles.
uCelles-ci
opèrent pour le compte de leurs clients (entreprises, particuliers) ou leur
propre compte.
u
u
uLes banques
centrales y interviennent également pour exécuter les ordres de leurs clients
(Trésor public, grandes entreprises) ou dans le cadre de la politique
monétaire.
uLe change peut être manuel ou
scriptural
uLe change
manuel renvoie à la confrontation des offres et des demandes de billets de
banque ou de chèques de voyage et concerne surtout les touristes et hommes
d’affaires pour leur séjour à l’étranger
uLe change
scriptural se fait par transactions effectuées par virement de compte à compte
entre des banques étrangères.
uLe marché de
change obéit à une organisation et un fonctionnement
propre qui expose les
acteurs au risque dit de change auquel il faut faire face.
uNB. Le change
consiste à changer la monnaie d’un pays donné contre celle d’un autre pays
uI-Fonctionnement du marché de change
uLe marché de
change est:
uUn lieu
abstrait (informatique) où se concentre l’ensemble des offres et des demandes
de devises;
uUne interconnexion électronique de tables d’arbitrage
(endroit où les cambistes travaillent dans une banque) à travers le monde,
faisant appel aux providers (télécommunications) et autres agences
spécialisées(agence de liquidation des opérations);
uUn endroit
virtuel composé par ce réseau d’ordinateurs spécialisés et interconnectés
mondialement.
uL’interconnexion
est assurée par Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications), société
sise à Bruxelles, qui assure la liquidation des opérations de change
internationales.
u
u
uLa Swift
propose ainsi un langage informatique universel, sorte de carrefour entre
l’informatique et les télécommunications représentant le canal de tous les
paiements
uElle gère les
virements de change de ses institutions financières adhérentes.
uAinsi, toutes
les banques agissant sur le marché de change ont un compte auprès de la
Swift et lui communiquent leurs opérations, et celle-ci les comptabilise sur
leurs comptes respectifs (les devises ne sortent pas de leur pays d’origine).
uLes mouvements
de capitaux ne sont donc que des données informatiques se modifiant
automatiquement selon les ordres d’achat et de vente des opérateurs
uLe marché de
change est en un mot, un réseau mondial interconnectant des salles de marché
situés à différents lieux du globe
u
u
u1.1-Un réseau
mondial
uLes opérations
de change se déroulent en mode quasi-continu 24h/24 5jours/7
u Ainsi, les
banques de la côte ouest des États-Unis travaillent jusqu’à 23 heures (heures
de Paris).
uÀ minuit,
Wellington et Sydney prennent le relais, puis Tokyo, Hong-Kong et Singapour
pour l’Est asiatique. Ces places financières permettent de liquider les «
queues de position »
uEnsuite, ce
sont les places du Moyen-Orient (Bahrein…), et à 8 h 30, le marché devient européen
uVers 18
heures, Wall Street ouvre et prolonge ses opérations jusqu’à 23 heures.
uL’utilisation
des grands réseaux de transmission de l’information (Swift, Reuter, Telerate…) donne son
unité à ce réseau et permet son fonctionnement en temps réel.
u1.2-Les salles
de marché
uC’est le lieu
qui regroupe différents services spécialisés permettant aux banques
d’intervenir sur les marchés des capitaux internationaux.
uCe lieu s’appelle
aussi : Dealing Room, trésorerie/change ou encore direction des
marchés
uCette salle
est subdivisée en deux compartiments: le front office et la back office
uLe front office (partie
visible de la salle de marché) est le lieu où les cambistes sont regroupés par
activité, travaillent et concluent des contrats en direct; c’est très souvent
une vitrine de la banque.
uIl doit donc
être à la pointe à la pointe de la technologie, tant en ce qui concerne les
communications, que la gestion des flux d’information, ou encore les différents
systèmes informatiques
uOn y trouves
les cambistes de marché (traders) et les cambistes clientèle (sales ou dealers)
u
u
u
u
uLes traders
sont parfois spécialisés par type de marché d’une part, notamment : comptant,
terme, trésorerie, option, swaps de taux, FRA
uEt par type
d’échéance d’autre part : court, moyen et long terme
uLe rôle des
dealers est de développer la vente de produits et/ou de stratégies auprès de la
clientèle de la banque
uLe back office est le secteur administratif de la salle des marché.
uC’est le lieu
d’exécution administrative des ordres (portage, règlement, vérification)
uC’est aussi le
lieu où l’étude des risques et le contrôle de gestion sont effectués
uLes paiements
peuvent être de type clientèle (en compte) ou de type interbancaire (Swift,
Target).
uOn y
comptabilise les opérations et, dans bon nombre d’établissements, on y
détermine les différentes positions (change et trésorerie).
uOn distingue
généralement trois missions au back office:
u
u
u
u
u
uLe traitement administratif des opérations de change : leur transfert et l’annonce aux services comptables
des mouvements de fonds qui en résultent
ula définition et
la limitation des risques encourus par
les opérateurs de la salle de marché
ula gestion des
relations humaines ; cette
mission comporte deux volets : la gestion interne à l’établissement et
notamment les relations parfois difficiles avec le front office, et la gestion
des relations externes avec les partenaires de la banque
u
u
u
u
u
uII-Organisation
du marché de change
uLes
transactions sont faites à deux niveaux.
uLe premier niveau est, celui du gros (wholesale market) Il s’agit d’un marché strictement interbancaire où se
retrouvent uniquement les très grandes banques internationales traitant entre
elles et avec les banques centrales (lorsque ces dernières interviennent sur le
marché), directement ou par l’intermédiaire de courtiers
uSur ce marché, les banques actives remplissent une fonction de dealer
ou de market maker.
uPour ce faire,
elles sont en permanence présentes sur le marché par l’intermédiaire de leurs
cambistes, et sont en mesure d’offrir à tout instant un cours acheteur (ask) et un cours
vendeur (bid) sur un grand nombre de devises.
u
u
u
u
u
u
uA côté de ces
grandes institutions financières internationales, interviennent des banques de
moindre importance qui sont très actives, mais n’assurent pas toujours et en
permanence un rôle de teneur de marché.
uLe second niveau est, celui du marché de détail (retail market) est le lieu des transactions entre les banques et
leurs clients, et plus particulièrement les relations entre les banques et les corporates.
uAu niveau des
établissements financiers, ces relations sont assurées par des cambistes
clientèle.
uNB. Coporate : ce sont des
comptes des services ou des membre du personnel de la société mère lorsque
celle-ci est dotée d’une ou plusieurs filiales
u
u
u
u
u
u2.1-Composantes
du marché de change
uLes opérations du marché de change relèvent soit du marché de
change proprement dit où se traitent
les opérations au comptant et à terme (achat-vente de devises) ou du marché des
produits dérivés (options,
swaps de devises et futures)
uLe marché
au comptant : le marché
des changes interbancaire est un marché décentralisé. Les transactions
entre les participants se font par téléphone.
uC’est donc un marché de gré à gré (OTC – Over The Counter) non localisé, fonctionnant en continu 24 heures sur
24.
uSur ce marché, le dollar américain (USD) est la monnaie de
référence. Toutes les monnaies sont traitées contre le dollar. Les cotations
des autres monnaies entre
elles
s’effectuent en utilisant le dollar US comme devise pivot.
u
u
u
u
u
uLes parités
entre monnaies tierces sont donc fabriquées, et dites « croisées », par l’intermédiaire du dollar.
uSur le marché au comptant (spot), les achats et les ventes doivent
être livrés au plus tard deux jours ouvrables (48 heures) après la
date de conclusion du contrat.
uLes banques qui effectuent des
règlements
internationaux le font par des dépôts en comptes dans les livres de leurs
correspondants bancaires : les principaux volumes de transactions bancaires
revêtent, de ce fait, une forme scripturale ; il n’y a quasiment jamais de
sortie réelle de devise.
uLe marché
du dépôt : c’est le
marché sur lequel se traitent des opérations
de trésorerie
en devises sous forme d’emprunts et de prêts.
u Ce marché est organisé selon des règles très précises quant aux
taux, aux durées et aux calculs d’intérêt.
u
uLe marché
à terme : le marché à
terme stricto sensu n’existe pas.
uEn effet, il
n’y a pas de marché de devises à terme, mais simplement un mécanisme de couverture
du risque de change consistant à fixer immédiatement le cours auquel s’échangeront ultérieurement des
avoirs en compte entre les opérateurs.
uPar rapport au marché au comptant, au lieu d’avoir à livrer les
devises sous deux jours ouvrables, l’échéance de la livraison sera ici fixée
à un, trois, six mois, voire même à une durée de plusieurs années.
uSeules y sont traitées les grandes devises, d’où le fait que les devises
moins utilisées ou plus « exotiques » n’auront pas de marché à terme et
qu’on devra utiliser, si l’on veut se couvrir, des devises mieux établies.
uLes cours ne font pas l’objet de cotation officielle, mais néanmoins, on publie à
titre indicatif dans la presse spécialisée des taux de report et de
déport (une devise cote un report contre la monnaie
domestique lorsque son
cours à terme est plus élevé que son cours au comptant ; la monnaie domestique est alors en déport).
u
uLe marché des
changes à terme est un marché où les devises s’échangent pour un
montant fixé et à un cours déterminé immédiatement,
mais pour une
livraison à une date future et prédéterminée (options
sur devises).
uCe marché peut être utile pour un exportateur qui va
recevoir des devises à une échéance donnée et qui souhaite dès maintenant
figer le cours de change de son exportation afin de garantir le
produit de ses ventes en devises nationales.
uOn peut bien évidemment appliquer le même raisonnement à un
importateur qui veut fixer d’avance le coût de son approvisionnement. On trouve des contrats
de swaps (d’échanges) de devises. ceux-ci
constituent un engagement d’acheter (ou de vendre) au comptant un montant de
devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même montant de devises.
uLes contrats
à terme et les swaps de devises constituent avec les options
des instruments de protection contre le risque de change.
u
u
u2.2-Les
acteurs du marché
uPlusieurs
acteurs interviennent de manière plus ou moins importante sur le marché
des changes :
uLes banques
commerciales et banques d’investissement
uLes courtiers
(brokers)
uLes
entreprises
uLa banque
centrale
uLes
investisseurs institutionnels
uLa clientèle
privée
u
u
u(a)-Les
banques commerciales et les banques d’investissement Les institutions financières (banques, filiales
financières de groupes industriels…) sont les plus importants opérateurs.
uLes banques prennent en charge les opérations de change pour leur propre
compte ou celui de leurs clients.
uPour faciliter leurs opérations, elles ont des dépôts auprès d’institutions
financières étrangères qui jouent le rôle de correspondants
uLe profit des
banques sur le marché des changes a deux origines : la première est
commerciale, la seconde est spéculative
u
u
u
uLe profit
commercial s’explique par
la différence entre les cours sur le marché interbancaire : celui auquel la banque
achète des devises et celui auquel elle les vend.
uA cette différence, le cambiste ajoute une marge supplémentaire
lorsqu’il négocie avec un client commercial.
uLa réduction du profit commercial explique que les banques sont conduites à prendre des
positions spéculatives sur le marché dans l’anticipation
d’une variation du
taux de change.
uLes banques se
trouvent souvent en position de change. En entreprenant de telles opérations, elles prennent en effet en
charge le risque de change dont se débarrassent les exportateurs et les
importateurs.
uElles jouent ainsi le rôle de contrepartie (market maker) et
apportent de la liquidité au marché, ce qui est fort utile lorsque la grande
majorité de leurs clients commerciaux sont soit acheteurs, soit vendeurs
de devises.
uLes opérations
de spéculation prises par les cambistes sont encadrées par les limites
imposées par la direction générale de la banque.
u
u
u
u(b)-Les courtiers
(brokers)
uLes courtiers
permettent un rapprochement des prix d’offre et de demande sur une
devise, surtout lorsque les cambistes ne veulent pas intervenir directement
sur le marché
uC’est notamment le cas lorsqu’une
banque veut préserver
son anonymat dans une consultation. Les maisons de courtage sont d’origines très diverses.
uLes cambistes
sont en liaison
permanente avec plusieurs
courtiers qui ont, de plus, le rôle de rassembler les cotations des banques avec qui ils travaillent et
d’annoncer régulièrement à ces banques la meilleure fourchette – la plus
étroite – de prix une devise donnée
uIls
fonctionnent en « téléphone ouvert », de manière à ce que l’information soit
diffusée au fur et à mesure que la journée s’écoule.
u
u
u
uLeur rôle est essentiel, car ils permettent d’élargir notablement les
contreparties trouvées par les intervenants directs du marché dans la mesure où
ils ne communiquent le nom des contreparties qu’au moment où celles-ci
acceptent la transaction.
uIls sont rémunérés sur la base de commissions
u(c)-Les entreprises
uLe motif
principal des entreprises est lié au commerce extérieur et à leur stratégie
en matière de placements de capitaux à l’étranger, qu’il s’agisse d’investissements
directs ou de portefeuille, de prêts, d’emprunts…
uD’ailleurs, l’activité de change traditionnelle a pour origine la diversité des monnaies
de facturation des importations et des exportations de biens et services, et celle des devises dans
lesquelles sont réalisées les opérations financières internationales
u
u
u(d)-La banque centrale
uLa Banque
centrale intervient sur le marché des changes afin de satisfaire les ordres de
sa clientèle (Trésor, banques centrales étrangères…) d’une part, et de
contrôler et/ou défendre la valeur de sa monnaie d’autre part.
u(e)-Les investisseurs institutionnels
uLes
investisseurs institutionnels sont les plus importants participants non bancaires
du marché des changes.
uCet ensemble regroupe plusieurs catégories d’opérateurs : les fonds de pension, les
caisses de retraite, les sociétés d’assurance, les fonds gérés pour le compte
de tiers, les fonds
d’investissement (mutual funds américains,
Sicav et fonds communs de placement français, unit trust britanniques, et hedge funds) et les départements des banques
commerciales chargés de la gestion de fortune de leur clientèle privée (bank trust departments)
u
u(f)-La clientèle privée
uLa clientèle
privée n’intervient pas directement sur le marché des changes.
uElle procède à des achats et à des ventes de devises en s’adressant aux banques qui
ont une activité de teneur de marché, ou en utilisant les services de courtiers.
uLa clientèle privée regroupe trois catégories d’opérateurs : les
particuliers, dont l’influence est marginale, les entreprises industrielles et
commerciales, souvent dénommées sociétés non financières (corporate), et les institutions financières qui n’ont pas une
présence permanente sur le marché des changes ou qui ne disposent pas des fonds propres requis pour
participer directement à ce marché.
u
u
uCes opérateurs
interviennent sur le marché des changes pour satisfaire des besoins en devises
induits par des opérations commerciales (exportations et importations) ou des
opérations financières internationales (prêts et emprunts en devises).
uIls
interviennent également sur le marché des changes pour des motifs de
spéculation.
u
u
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire